Ah la stase! Ce petit objet (ou très gros s'il s'agit d'un menhir), est vraiment l'élément essentiel qui dit ce qu'est le Nephilim sans son simulacre: une boîte de conserve à souvenirs.
A mes yeux, perdre un simulacre doit vraiment être pénalisant, mais c'est en raison de l'importance que je donne au simulacre.
Si vous permettez, je vais un peu développer, non pour dire comment et combien il faut pénaliser le PJ s'il perd sa stase (qui est une discussion très intéressante), mais pour dire pour quelle raison, je trouve que le
simulacre est vraiment au coeur de Nephilim.
Attention, Stanley Cavell power inside, description d'une voie possible vers l'Agartha (on est bien entre MJ hein? ^^):
Le Nephilim, voire le joueur et c'est ça qui m'intéresse, est porté par la quête de l'extraordinaire (Nephilim = extraordinaire). En bref il cherche à déformer le visage de son simulacre à coup d'émotions fortes, pour s'éloigner de la répétition.
Mais la quête de l'extraordinaire, qui va occuper 90% de son temps, peut elle être autre chose que la fuite de l'ordinaire?
L'ordinaire,
incarné par le simulacre est ce qui constiture le plus gros de sa vie quotidienne (faire à manger, se lever, partir travailler), et pourtant, c'est ce dont le Néphilim ne se préoccupe jamais... à l'ordinaire. Ce n'est jamais suffisamment violent, interpellant pour appeler l'attention du Nephilim.
C'est l'impensé au coeur de la vie, le silence pérenne de l'existence dont le joueur va avoir besoin pour faire autre chose (poutrer du templier? sauver des enfants du croque-mitaine?subjuguer une star de cinéma?).
L'ordinaire (on peut remplacer ce mot par "simulacre"), lui, demande une attention particulière endormie par la répétition. Cette attention, le Nephilim est au début tout simplement incapable de l'avoir, tant il est absorbé ne serait-ce que par la reconquête de ses souvenirs.
Mais à un moment, l'extraordinaire peut devenir très ordinaire, le grand méchant de l'aventure est peut être quelqu'un qui se divertit, ou quelqu'un à qui il manque des choses, des gens, une capacité à vivre, c'est peut être quelqu'un qui souffre ou a peur de la mort. Peut être que le Nephilim vit exactement le même problème dans la vie de son simulacre, de façon beaucoup plus prosaïque.
En remarquant cela, le Nephilim va peut être commencer à s'éveiller, à prêter de l'attention à la vie à la fois simple et complexe de son simulacre et, qui sait, se rendre compte que cette vie là est la plus authentique et donc la plus signifiante.
En terme de jeu, je donne à mes PJ des simulacres de gens qui auront plutôt un faible Ka soleil (parce que de faible moralité? de faible volonté? avec une incapacité à aimer? que sais-je?), et à mesure qu'ils augmenteront l'état de conscience du simulacre en eux, qu'ils résoudront ses petites histoires, ils pourront gagner au travers du simulacre en ka soleil (donc en contrôle de ce corps avec lequel ils sont plus en osmose) et donc en points de carac.
S'ils perdent leur simulacre, je garderai par contre intacte leur capacité à absorber un être ayant un ka soleil plus fort... mais, pour une raison ou une autre, il faudra que le Simulacre accepte la venue du Nephilim (peut être va t-il mourir et est-ce là une manière de continuer de prendre soin des siens?).
C'est juste une vision comme ça que je voudrai essayer de développer, désolé si j'ai digressé du sujet.
Nb: oui, j'aime bien regarder "plus belle la vie"