SÉANCE 1
Journée du vendredi 19 janvier 2018, 10h00 du matin
Les PJ s'éveillent suite à une incarnation forcée sous la pyramide du Louvre. Passée la première confusion, ils prennent conscience de la situation de leurs Simulacres respectifs.
Sopdou s'est incarné dans Damien Béchu, un jeune artiste-peintre. Il est accompagné de son demi-frère Alexandre, que ses parents ont confié pour la journée à Damien afin de visiter le Louvre pour la première fois.
Le choc de l'incarnation a poussé Damien/Sopdou à vomir dans une poubelle de l'accueil du Louvre, provoquant la répulsion autour de lui. Il réussit à convaincre Alexandre qu'il a consommé un stupéfiant avant de venir.
Édraïm s'est incarné dans Édouard Butier, un acteur de cinéma. Il est accompagné de Caroline Bagnolet, dite "Câline", une influenceuse. Ils doivent se mettre en scène au Louvre pour poster sur les réseaux sociaux.
Le choc de l'incarnation a interrompu Damien en pleine action dans une cabine de toilettes avec Caroline. Celle-ci l'a réveillé à coups de baffes et se montre très autoritaire avec lui. Il doit la rassurer sur sa santé.
Aïon s'est incarné dans Lucian M. Bergerac, gentleman-cambrioleur. Il est accompagné de Fredmond Gouaille, le fils d'un de ses receleurs. Ils sont là pour faire du repérage en vue d'un casse.
Le choc de l'incarnation a fait tomber des escaliers Lucian, mais il n'a qu'une égratignure au front. Il rassure les gens alentours et subit les ricanements de son encombrant "apprenti", Fredmond.
Édraïm s'aperçoit que le "programme" de visite concocté par Câline pour la journée inclue la section égyptienne du Louvre, ce qui l'arrange : il soupçonne sa Stase d'être exposée ici et celle-ci date de l'époque correspondante. Il suit donc son ennuyeuse compagne. Aïon fouille son téléphone portable, puis, en discutant avec Fredmond, s'aperçoit que son Simulacre a été engagé par une tierce partie pour voler au Louvre trois objets anciens qui semblent correspondre en tous points aux Stases de ses compagnons. Ceci l'inquiète. Il questionne Fredmond à ce sujet mais le freluquet se montre peu disert. Sopdou est le premier à tenter de retrouver ses pairs et se doute vite que Lucian, qui vient de tomber non loin, a subi une incarnation. Il décide de le suivre de loin et invite Alexandre à rejoindre la section égyptienne.
Au rez-de-chaussée de la galerie égyptienne, Édraïm et Câline voient passer devant eux un babouin armé d'un pinceau, poursuivi par un gardien. L'animal répand de la peinture bleue un peu partout avant de s'échapper vers les niveaux inférieurs. Câline veut sauter sur l'occasion pour faire une vidéo sur le singe ; en tentant de le rattraper, Édraïm glisse dans les escaliers et sa compagne le laisse là. C'est un bon prétexte pour se débarrasser de l'horripilante influenceuse, et Édraïm remonte vers la galerie égyptienne. Lucian arrive peu après et découvre, éberlué, les empreintes colorées et le passage en furie du gardien. Les trois Nephilim finissent donc par retrouver l'endroit où est exposée le pectoral de Sopdou dans une vitrine : mauvaise surprise, c'est une réplique ! En Vision-Ka, l'objet ne dégage aucun Ka-Élément. L'original doit se trouver dans les coulisses du personnel, en restauration. Cependant, un des objets de cette galerie semble briller d'une lumière solaire : une statuette de babouin liée au dieu Thot. S'observant de loin, les trois Immortels trouvent des prétextes pour éloigner Fredmond et Alexandre quelques temps puis se retrouvent aux toilettes pour faire le point sur leur situation. À ce moment, un message retentit au haut-parleur du Musée : les Simulacres des trois Immortels sont conviés à la Galerie Appolon à midi ! C'est grillé pour la discrétion...
Au premier étage de la galerie égyptienne, les Nephilim croisent la route d'un magnifique oiseau qui vole d'arcade en arcade : une oie du Nil. Tandis qu'il le regarde en Vision-Ka, Sopdou remarque qu'il ne s'agit pas d'un animal normal mais d'une illusion formée de Ka-Soleil. Celle-ci semble liée à une statuette du dieu Amon couronnée de plumes. Mais quelqu'un profite de cet instant de vulnérabilité pour poignarder Sopdou avec un couteau d'orichalque : une agente des Mystes, cachée dans la foule du musée et déguisée en touriste américaine ! Celle-ci s'enfuit malgré l'intervention énergique d'Édraïm qui a tout de même le temps de le voir rejoindre une des coulisses des employés. Apparemment, cette fausse visiteuse possède un badge réservé aux employés... La broche en forme de scorpion qui sert de Stase à Édraïm devrait elle aussi être exposée ici, mais là encore les Nephilim tombent sur une réplique.
Sans grands espoirs, les trois compères se rendent tout de même à la galerie des Arts d'Asie Orientale au rez-de-chaussée, pour tenter d'y trouver le manche de ninjato qui sert de Stase à Aïon. Là encore c'est une réplique qui les attend en vitrine. Juste à temps, ils repèrent un loubard qui faisait semblant de s'intéresser aux objets anciens et qui fonce vers eux, armés de deux lames d'orichalque. Sopdou et Édraïm se battent vaillamment : les blessures magiques sur leur Pentacle sont terribles mais ils parviennent à le désarmer. Aïon, quant à lui, a convaincu les témoins de contacter les gardiens du musée qui viennent rétablir l'ordre. L'agresseur est arrêté et les trois Immortels sont autorisés à reprendre leur visite après avoir montré leurs cartes d'identité. Alexandre est enthousiasmé par la vigueur que son grand-demi-frère a montré au combat et Sopdou le convainc de rentrer chez lui pour la journée.
La Galerie Appolon a été fermée pour travaux et est gardée par deux vigiles, qui invitent les trois Nephilim à entrer dès qu'ils les voient. Fredmond doit rester au-dehors. Les portes se referment derrière les Immortels qui découvrent la figure goguenarde Jean-Martin Lucez, Directeur du Musée de Louvre. Celui-ci explique appartenir à l'Arcane Mineur de l'Épée et prétend "servir" les Nephilim, notamment en s'occupant de leur fournir de bons corps mortels pour leurs réincarnations et en "prenant soin" de leurs Stases. Il explique qu'Aïon, Édraïm et Sopdou ont été "conviés" à participer au rituel de l'Hoplomachie. L'Hoplomachie est une vieille tradition myste remontant aux labyrinthes de l'Antiquité, aux Colisées et aux tombeaux truffés de pièges. Un Nephilim est lâché au matin dans un endroit clos et dangereux, rempli de Mystes : s'il parvient à s'en échapper avant le coucher du soleil, les Mystes du Louvre devront le servir à jamais et lui rendront sa Stase. En revanche, s'il échoue, c'est aux Mystes qu'il appartiendra. Les trois Immortels devinent vite que Jean-Martin n'a aucune envie de les voir partir et qu'il compte filmer leur calvaire avec des caméras de surveillance pour transmettre la vidéo de leur supplice aux Arcanes Majeurs et les intimider. C'est une démonstration de puissance pour les Mystères du Zénith, anciens cultistes de la déesse Isis. Mais les Immortels décident pour l'instant de jouer le jeu, espérant trouver un moyen de sortir avant la fermeture du musée.
Aïon prend les devants et demande à Fredmond de s'isoler pour tenter de pirater les systèmes informatiques du Louvre et retrouver l'endroit où sont entreposées les vraies Stases. Ce qui risque de lui prendre un peu de temps.
Édraïm et Sopdou mettent à l'épreuve les dires de Jean-Martin Lucez et tentent de s'échapper : le premier par l'escalier qui mène à l'entrée de la pyramide, le second par la sortie souterraine vers le métropolitain. À chaque fois, c'est le même phénomène qui se reproduit : leur Pentacle est endommagé par l'orichalque et ils perdent le contrôle de leur corps, qui revient sur ses pas mécaniquement à l'intérieur du musée. Le sortilège d'orichalque affecte aussi bien leurs corps que leurs esprits. Sopdou se met au travail dans la bibliothèque publique du Musée et comprend que leur prison d'orichalque fonctionne depuis les années 80, suite à une alliance entre les Arcanes Mineurs de l'Épée et du Denier, dont le président François Mitterrand faisait partie. Il y aurait eu des échanges de technologie qui auraient abouti à cette cloche d'orichalque, utilisant à la fois des techniques de construction pyramidale héritées des Synarques et de vieux monolithes d'orichalque retrouvés lors des fouilles archéologiques du chantier du Grand Louvre par les Mystes, profondément enfouis dans les fondations du Musée. Il s'avère cependant que cette cloche d'orichalque doit bel et bien posséder une ouverture quelque part pour laisser passer un peu de courants de Kas-Éléments, sans quoi aucun Ka-Élément ne pourrait pas passer à l'intérieur du Musée et la réincarnation des Nephilim y deviendrait impossible. Le tout est de trouver cette issue. Les soupçons de Sopdou s'orientent vers le bâtiment du Musée des Arts Décoratifs, qui fait techniquement partie de l'ancien palais mais pas du musée actuel. Une vulnérabilité ? Une autre possibilité pourrait être de trouver un Selenim ou un Ar-Kaïm pour tenter d'affecter le rituel, puisque ceux-ci ne ressentent pas la morsure de l'orichalque.
Cependant Édraïm veut étudier une piste plus étrange : les étranges phénomènes de Ka-Soleil qui semblent se produire depuis leur incarnation dans le Musée. Sopdou, grièvement blessé à l'orichalque, décide de rester avec lui pour se protéger. Pendant ce temps, Aïon reçoit un coup de fil de Fredmond : celui-ci a réussi à localiser l'emplacement des vrais stages dans une salle du personnel au second étage de l'Aile Denon. Il se sépare donc du groupe.
Dans la salle 170, Édraïm et Sopdou recroisent Câline qui a réussi à filmer le singe... mais, lorsqu'elle a tenté de l'attraper, celui-ci s'est comme évaporé ! Édraïm réussit à la distraire tandis que Sopdou remarque un autre phénomène étrange : un œnologue propose une dégustation de vin gratuite à des touristes en plein musée, sous l'œil courroucé d'un gardien ! En Vision-Ka, il voit que l'œnologue est lui aussi une illusion formée par du Ka-Soleil, énergie dégagée par un cratère à vin exposé en vitrine. Il joue le tout pour le tout et tente de communiquer en esprit avec ce vieil objet, concentrant toute son énergie sur cette source de Ka. Le procédé fait grandir en lui l'Ombre de son Simulacre dont la Ka-Soleil est stimulé, mais le jeu en vaut la chandelle : il reçoit la vision d'une œuvre art liée par association d'idées : "Panier de raisins, gobelet d'argent et bouteille" de Chardin. Édraïm voit en ces illusions l'œuvre d'un Nephilim lié à un Adopté de son Arcane, le Soleil. Elles ressemblent assez aux créatures qu'on pourrait rencontrer dans un Akasha. Serait-ce une tactique destinée à détourner l'attention des gardiens du musée et des Mystes ? Édraïm décide d'aller voir le tableau de Chardin avec Sopdou, laissant Câline à ses réseaux sociaux.
Pendant ce temps, Aïon repère les allées et venues des employés au deuxième étage. Il parvient à chaparder le badge d'un vigile occupé à draguer une femme de ménage, puis s'introduit à l'intérieur du quartier des restaurateurs. Il manque de se faire repérer par trois autres mystes armés d'orichalque, mais ceux-ci passent devant lui en trombe sans le voir. À tâtons, il réussit à trouver la salle de restauration où sont entreposées les vraies Stases et commence à crocheter les ouvertures avec ses outils de cambrioleur. Cela lui prend un certain temps, mais il parvient à ses fins tout en se rendant compte que l'endroit est également gardé par un Daïmon, une horrible créature d'orichalque et la pire menace possible pour un Nephilim ! Mais il persévère et tient à récupérer une autre Stase qu'il a repérée : une cuillère en argent autour de laquelle gravitent des Kas-Éléments. Repéré par le Daïmon, il parvient à faire le vide dans son esprit et à bloquer sa respiration. Il ne voit pas la bête mais celle-ci s'éloigne peu à peu, à pas lourds. Cela lui a pris du temps, mais Aïon est parvenu à ses fins.
Au second étage, Édraïm et Sopdou remarquant à temps une fausse mère de famille qui fonce vers eux avec une poussette : d'un croche-patte, ils envoient valser cet agent des mystes dont le poupon en plastique dévale les escaliers. Ils profitent de la confusion pour lui faire faux bond et retrouvent le tableau qui les intéresse. En Vision-Ka, ils découvrent que de nombreux tableaux de la section des peintures françaises ont une petite inscription en forme de Pentacle, mêlée de Kas-Éléments et Ka-Soleil : une étoile sous laquelle le mot "atelier" est gravé en français. Ils cherchent à comprendre ce code lorsque les aborde inopinément Laura des Crences, Directrice-Adjointe du Musée du Louvre. Avec des mots doucereux, elle propose aux Nephilim de leur montrer le chemin d'une sortie en échange du meurtre de Jean-Martin Lucez, qui la placerait à la tête du Musée. Les Nephilim font mine d'y réfléchir mais Laura refuse de leur révéler la solution du labyrinthe tant qu'ils n'auront pas tué son chef pour elle. Elle s'éloigne tout en les prévenant qu'un touriste allemand situé non loin est lui aussi un assassin myste. Elle détourne l'attention de son initié pour laisser une marge de manœuvre aux Immortels.
Hors d'haleine, Aïon rejoint ses amis près des peintures enchantées. En croisant leurs informations, ils finissent par comprendre que celles-ci ont un point commun : elles ont été données au Musée par le même collectionneur, Louis La Caze, en 1869. Dans la salle consacrée à la collection La Caze, un des tableaux offerts semble différent : "Le Peintre dans son atelier" de François Boucher. Celui-ci semble briller d'un Ka-Soleil extrêmement puissant et Aïon trouve qu'il ressemble beaucoup à une porte d'Akasha. Peut-être une dimension parallèle où ils pourraient se réfugier ? Sopdou trouve la clef de l'Akasha : sur le tableau est représenté un autre tableau par mise en abîme, "Le berger napolitain". Celui-ci a été perdu et n'est connu que par une gravure. En découvrant ce détail, les Immortels ouvrent la porte dimensionnelle cachée au sein du tableau. Ils décident de jouer le tout pour le tout et de s'y engouffrer.
Un temps, les Nephilim entrevoient le Met du New York où se trouve la gravure... mais bientôt ils sont réexpédiés vers l'original : un tableau conservé sur un chevalet, dans une ferme italienne près de Salerne. Ils atterrissent sans dommage, enfin sains et saufs. Près d'eux se trouve un Nephilim Fauve, épuisé par ce qui s'apparente à un rituel complexe. Les Immortels prennent soin de leur sauveur inespéré. Celui-ci explique s'appeler Mécène : un de ses anciens Simulacres n'était autre que Louis La Caze. Lorsqu'il a eu vent des projets des Mystes pour le musée du Louvre au XIXème siècle, il a essayé de les saboter l'Hoplomachie future en leur faisant don de 200 tableaux enchantés. Ceux-ci devaient s'activer automatiquement lors d'une réincarnation en semant la pagaille, tout en fournissant des indications et une porte de sortie aux Nephilim emprisonnés. Les trois Immortels font part de leur gratitude à Mécène et s'intéressent à ses prouesses magiques, qui seraient dus à l'étude d'une nouvelle science occulte appelée la Qiyâs. Celle-ci passe par la manipulation de l'art et des symboles ; Mécène lui-même ne la comprend pas très bien et ne savait pas si son rituel allait marcher. Il propose d'héberger les Nephilim le temps qu'il se propose et de prévenir la cellule parisienne de l'Arcane VIII, la Justice.
Le lendemain, le Nephilim Ignas débarque chez Mécène pour livrer un cadeau des Mystes du Louvre aux Nephilim : la tête décapitée de Jean-Martin Lucez. C'est un composant alchimique notoire, car cet homme avait l'habitude de cannibaliser des Nephilim pour s'approprier leurs pouvoirs. Mais c'est aussi une proposition de paix. Ignas, en tant qu'avocat des Immortels, leur demande un choix : demander plus grande réparation quitte à déclarer une guerre occulte aux Mystes parisiens, ou bien accepter cette paix. Il n'échappe pas à Ignas que les trois Nephilim viennent de réussir leur Hoplomachie et que les Mystes du Louvre leur sont désormais soumis. Il devrait être possible de leur soutirer des informations et des objets utiles...