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Bonjour,

Je me présente pour faire simple : j'ai une trentaine d'années et c'est Nephilim qui, entrevu sur un rayonnage de la boutique Descartes de la route des Écoles à Paris, m'a donné envie il y a de ça plus d'une décennie, encore gamin, de m'intéresser au Jeu de Rôle.

J'ai finalement attendu d'être étudiant à Jussieu (c'était l'autre partie du projet à l'époque) pour mettre ce Grand Plan à exécution, et c'est encore plus récemment seulement que je fit l'acquisition de Nephilim (intimidé par la profusion de contenu ésotérique dudit jeu) d'abord par sa 4eme édition (diable quelle idée) puis finalement de sa version Légendes (non sans avoir esquivé bêtement le financement participatif... pour le regretter ensuite amèrement).

Je la découvre à présent avec délectation et l'impatience de pouvoir y jouer vraiment.
Par ailleurs, dans la vie, j'exerce le métier de psychiatre et pratique surtout du JDR historique sur table (Cthulhu, Crimes) ainsi que Vampire et Héros et Dragons.

Au plaisir d'échanger avec vous !

Bienvenue !

Eh ben, "psychiatre" et "adepte de Cthulu" ! Ça donne quoi en terme de santé mentale ?

Blague à part, avec les pires saloperies qui ont été dites sur la pratique du JdR, j'aimerais bien ton point de vue sur la question...

Hieldayn a écrit : Eh ben, "psychiatre" et "adepte de Cthulu" ! Ça donne quoi en terme de santé mentale ?

Blague à part, avec les pires saloperies qui ont été dites sur la pratique du JdR, j'aimerais bien ton point de vue sur la question...

Merci !

Alors c'est très simple, je vais faire une réponse sérieuse : les "saloperies" qui ont été dites par des collègues l'ont été hors de données scientifiques solides et n'engageaient que l'opinion de leurs auteurs respectifs. Elles ont eu cours à une époque où la confusion entre psychanalyse, sociologie, vérité scientifique et envolées lyriques sur un plateau télé étaient probablement un peu plus forte qu'aujourd'hui. Bien sur on peut en rediscuter !

Sinon niveau santé mentale je m'accroche, mais ce qui est bien c'est que c'est pratique avec des tentacules.

Bienvenue sur les chemins de sapience !

Ça oui, pour le fait que ce que certains disent n'engagent qu'eux, j'en suis parfaitement conscient !

Mais à part cela, il y a des sons de cloche d'utilisation d'une forme de "jeux de rôles" à but thérapeutique par divers professionnels... Ou j'entends dire que le JdR, (même du défouloir "porte-monstre-trésor") peut servir d'exutoire... voire qu'il a été plebiscité pour éviter de céder à des "pulsions" dans la "vie réelle"...

Bref : en tant que professionnel, et pratiquant, en toute objectivité, toutes ces rumeurs diverses et variées sur le JdR, tu en penses/sais quoi (des fois qu'il y ait aussi des études officielles qui circulent dans la profession) ?

(Mis à part le fait que je pense que quelqu'un de "sain" ne vrillera pas et de commettra pas de "passage à l'acte" juste parce qu'il s'adonne au JdR, et que les personnes déviantes ayant dépassé la limite "à cause du JdR" l'étaient en fait déjà et que ça n'a rien déclenché du tout.. )

Hieldayn a écrit : (Mis à part le fait que je pense que quelqu'un de "sain" ne vrillera pas et de commettra pas de "passage à l'acte" juste parce qu'il s'adonne au JdR, et que les personnes déviantes ayant dépassé la limite "à cause du JdR" l'étaient en fait déjà et que ça n'a rien déclenché du tout.. )

Tout à fait d'accord. Il n'y a à ma connaissance aucun argument solide pour penser que les JDR puissent avoir le moindre effet pathogène et encore moins dangereux.

Il y a en revanche pas mal d'arguments indirects pour penser qu'ils pourraient (même sous la forme classique qu'on leur connait) être un support thérapeutique, d'abord parce qu'ils représentent une activité à forte valence sociale qui permet de travailler l'aisance dans les interactions, la prise en compte du vécu de l'autre, la coopération, évidemment le besoin de camaraderie et celui d'exercer son imagination. Tout ça c'est des choses qu'on essaie par exemple de travailler dans la schizophrénie pour diminuer le handicap social.

Je l'ai personnellement pratiqué avec des ados phobiques scolaires et ça a été un support très apprécié (ce qui n'est toutefois pas un argument scientifique pour le coup, mais accrocher des ados pour la plupart déprimés, c'est déjà un enjeu !).

Le jeu de rôle est utilisé depuis longtemps dans ce qu'on appelle le psychodrame et plus récemment, il y a même des approches de psychothérapie individuelle qui l'ont intégré dans leur répertoire de techniques (un peu différemment) pour s'entraîner ou se projeter mentalement dans des situations problématiques. C'est le cas par exemple des thérapies cognitives et comportementales, un peu, et encore plus dans les thérapies interpersonnelles qui en font un de leurs outils principaux.

Bilan ultra favorable donc.

Ben ça fait plaisir de voir confirmer ce que l'on supposait !!

Merci !!!

Salut Doc et bienvenu